Interview

Pierre Aebischer, Blue-Infinity: «La tendance est irréversible, d’autant que même des banques se mettent au SaaS»

| Mise à jour
par Corine Fiechter

Depuis le 1er décembre 2012, blue-infinity a intégré en tant que nouvelle division la société Sales Conquest, spécialiste du déploiement de solutions CRM, e-commerce et marketing digital. En entretien avec ICTjournal, Pierre Aebischer, Managing Partner de blue-infinity, revient sur cette acquisition.

(Quelle: Blue-Infinity)
(Quelle: Blue-Infinity)

Pourquoi avoir acquis la société Sales Conquest?

Il y a plusieurs raisons. D’abord, une bonne relation existante avec les fondateurs de Sales Conquest, Frédéric Demierre et Blaise Roulet, avec qui nous avions déjà collaboré par le passé. Tous deux restent aux commandes de ce qui est désormais une nouvelle division de blue-infinity, tandis que l’équipe entière, composée d’une dizaine de personnes, a été intégrée et demeure basée à Lausanne. D’un point de vue stratégique, les deux sociétés présentent une complémentarité directe. Sales Conquest amène une expertise spécifique en matière d’intégration de solutions CRM, d’e-commerce et de marketing digital. Leur partenariat avec Salesforce a en outre constitué un argument de poids, et nous permet d’offrir un service complet autour du CRM online et des médias sociaux en nous appuyant sur Radian 6 comme outil de veille et d’interaction du Marketing Cloud. L’intégration de Sales Conquest nous amène également un nouvel outil d’e-commerce très prisé des PME romandes, à savoir ShopMachine. Pour Sales Conquest, être intégré à blue-infinity signifie pouvoir adresser des projets de déploiement Salesforce et d’e-commerce plus ambitieux, grâce à l’appui de notre pool d’experts certifiés.

Mesurez-vous déjà les premiers effets de cette acquisition?

Oui, l’effet a été immédiat. Des clients existants nous ont déjà sollicités pour de nouveaux projets, surtout dans le domaine du CRM. Nous avons également acquis de nouveaux clients, essentiellement des PME, actifs notamment dans les domaines de l’horlogerie et du pharma.

Avec l’acquisition de Sales Conquest, vous consolidez votre position dans le monde du CRM et du cloud computing.Quelles sont les perspectives à moyen terme ?

Le développement du SaaS est réel, même si une certaine barrière psychologique demeure. On constate qu’en Suisse romande, la demande vient pour l’heure surtout des PME, tandis que les grandes entreprises sont plus frileuses. Mais je pense que la tendance est irréversible, d’autant que même des banques se mettent au SaaS.

Devoir faire appel à un intégrateur n’est-il pas en contradiction avec la philosophie même du SaaS?

Il faut bien comprendre que le problème ne vient souvent pas de l’intégration en soi, car un certain nombre d’entreprises sont capables d’en gérer les aspects techniques elles-mêmes. En revanche, la plupart des clients ont besoin d’être accompagnés pour pouvoir véritablement tirer parti des fonctionnalités de la solution. Dans ce domaine, l’acquisition de Sales Conquest nous permet d’apporter une solide expertise métier en matière d’acquisition et de gestion de la relation client.

Quels sont vos principaux axes de développement?

Il y en a plusieurs. Notre expertise en matière d’ergonomie constitue un pilier important de notre croissance. Nous misons aussi beaucoup sur les nouveaux modes de travail comme la mobilité ou la collaboration, et pouvons proposer tout un ensemble d’outils capables d’amener une réelle plus-value à nos clients. Les médias sociaux et plus généralement, les façons d’interagir avec différents publics, représentent un autre axe important de notre développement. Enfin, toute la problématique du traitement de quantités exponentielles de données et la business intelligence en général constituent pour nous d’importantes poches de croissance.

Et d’un point de vue géographique?

Le moteur de notre expansion est toujours guidé par les besoins de nos clients. Nous travaillons pour de nombreuses multinationales basée dans l’arc lémanique, et avons par exemple ouvert un bureau en République Tchèque pour accompagner localement un client  qui avait relocalisé son data centre à Prague. L’ouverture de nos bureaux à Hong Kong a suivi la même logique, à savoir pouvoir répondre localement aux besoins de nos clients qui se développent fortement en Asie, notamment des marques horlogères et des banques privées. Même principe pour l’ouverture de notre bureau à Neuchâtel en 2012, qui a suivi le développement géographique d’une société dont le siège est basé dans l’arc lémanique.

Pourquoi avoir développé une boutique en ligne de vins français destinée aux marchés chinois et asiatique?

Là encore, le projet répondait au besoin d’un client, à savoir le Domaine des Grands Vins de France, qui souhaitait se développer en Asie. Notre bureau de Hong-Kong a non seulement construit la plate-forme, mais gère l’ensemble de la commercialisation et le marketing online, assumant un rôle d’agence créative globale. Le modèle d’affaire est innovant, puisque notre bureau de Hong-Kong se rémunère en partie avec les ventes réalisées sur le site. Ce type de collaboration est nouveau pour nous et si les retombées s’avèrent concluantes, nous pourrions, pourquoi pas, envisager de le reproduire ailleurs en Asie.

Prévoyez-vous de nouvelles acquisitions?

Avec l’acquisition de Sales Conquest, nous avons également repris son hébergeur, la société Neva Hosting SA, qui est devenue depuis le 1er décembre 2012 une filiale de blue-infinity. D’une manière générale, notre développement s’inscrit dans une logique de croissance organique plutôt qu’une politique de rachat. Aussi, nous ne prévoyons pas d’autres acquisitions pour le moment. Ce qui ne nous empêche pas de rester ouverts aux opportunités, et d’envisager des joint ventures.

 

Tags

Kommentare

« Plus