Erreur de logiciel

Le trading à haute fréquence critiqué après une perte de plus de 400 millions de dollars

| Mise à jour

La société Knight Capital spécialisée dans le trading à haute fréquence a perdu quelque 440 millions de dollars début août, suscitant de nouvelles critiques contre le courtage algorithmique.

Le courtier américain Knight capital, spécialisé dans le trading à haute fréquence, a essuyé une perte de 440 millions de dollars début août. En cause, une erreur dans son nouveau logiciel de trading automatique destiné à la plateforme de NYSE Euronext, qui s’est mis à émettre des ordres boursiers chaotiques pendant près d’une heure, avant d’être stoppé. Fragilisé par cette énorme perte supérieure à ses revenus trimestriels, Knight Capital a été sauvé par une injection de 400 millions de dollars par un groupe d’investisseurs.

Le trading à haute fréquence critiqué

Cette perte abismale ravive le débat contre le trading à haute fréquence (HFT pour High Frequency Trading), qui consiste à confier à des algorithmes l’exécution automatique et ultrarapide d’ordres boursiers – une pratique à laquelle nous consacrions un article en 2010 (voir lien à droite: «Trading à haute fréquence: quand les algorithmes à haute vitesse remplacent les traders»). Des critiques d’autant plus fortes que le HFT était déjà mis en cause dans le flash crash de 2010 et qu’il ne cesse de se développer représentant désormais plus de la moitié des transactions aux Etats-Unis, comme le montre l’animation proposée par Nanex (en lien à droite).
Pour les défenseurs du HFT, celui-ci a l’avantage de réduire les spreads et d’apporter de la liquidité aux bourses et il a contribué à la baisse des frais de courtage. Pour ses adversaires, le HFT entraîne des phénomènes chaotiques et, de par sa vitesse, échappe au bon sens d’agents humains susceptibles d’interrompre une série d’ordre jugée insensée. L’apport des HFT en termes de liquidité est également relativisé, ces derniers n’ayant aucune obligation en la matière.

Nouvelles mesures

Pour éviter de tels incidents, la SEC, le gendarme financier américain, a déjà contraint les acteurs HFT d’introduire des coupe-circuit automatiques (circuit breaker), qui semblent toutefois ne pas avoir été efficaces dans le cas de Knight Capital. La SEC évalue désormais la manière dont le programme incriminé a été testé préalablement à son lancement. L’autorité envisagerait de contraindre les courtiers automatiques à procéder à des tests logiciels et à prendre des mesures de gestion du risque. Certains analystes proposent d’ajouter de la latence pour réduire la vitesse des transactions, voire de taxer les transactions pour réduire l’attrait des micro-gains obtenus via le HFT.

 

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