Dysfonctionnement aux élections fédérales 2011

Analyse: Le logiciel Votelec à l'origine du bug vaudois

| Mise à jour

Après analyse, le bug survenu dans le canton de Vaud lors des élections fédérales 2011 avait pour origine d’importantes erreurs logicielles. La direction IT a décidé de changer de prestataire.

Suite au problème informatique survenu lors du comptage des votes aux élections fédérales du 23 octobre 2011, la Commission de gestion du Grand conseil vaudois a mandaté une «Commission thématique des systèmes d’information» (CTSI) pour faire la lumière sur ce dysfonctionnement. Dans son rapport, celle-ci explique que les systèmes du canton ont été surchargés en raison de quatre problèmes du logiciel Votelec, utilisé pour envoyer et pour agréger les résultats des dépouillements.

1. Les sessions ouvertes par les utilisateurs des communes nécessitaient une part excessive de la mémoire centrale au niveau du canton, ce qui a ralenti leur traitement.
2. Ce ralentissement a conduit les utilisateurs à ouvrir de nouvelles sessions sans que les précédentes ne soient fermées ou «tuées» automatiquement. Au pire du blocage, la Direction des systèmes d’information du canton (DSI) a constaté jusqu’à 2'000 connexions simultanées alors que les estimations tablaient sur un maximum de 700.
3. Chaque opération induisait un nombre exagéré de requêtes au serveur.
4. Une grave erreur de conception du module d’exploitation des données permettant d’afficher les résultats sur internet a empêché ce dernier de traiter le volume de données reçues simultanément d’un grand nombre de communes.

Un problème connu

A l’origine du problème, le logiciel Votelec a été développé sur mandat à forfait par Open Web Technology au début des années 2000, puis réécrit par cette même société en 2007-2009 afin d’y intégrer entre autres le vote électronique de l’étranger et la saisies des bulletins en ligne lors du dépouillement. Testé lors des élections communales 2011, la DSI avait déjà constaté une forte consommation de mémoire, ce qui l’a conduit à augmenter le nombre de serveurs (32 CPU) en fonction des 700 sessions simultanées estimées. Au final toutefois, il s’avère que cette infrastructure, suffisante en termes de puissance de calcul, ne l’était pas au niveau de la mémoire. A l’avenir, la DSI signale qu’elle va orienter son load balancer pour donner priorité aux machines disposant d’un maximum de mémoire.

Elca à la rescousse

Dés le lendemain de la panne, la DSI a également pris la décision de stabiliser le logiciel et d’en réécrire certains modules avec Elca comme nouveau mandataire. D’ici aux élections du 11 mars, Elca devrait reprendre en main et corriger les principales faiblesses de Votelec. En ce qui concerne Open Web Technology, la CTSI explique dans son rapport que l’analyse des responsabilités ne se fera qu'après l’échéance de mars et que, dans l’intervalle, ses programmeurs resteront à disposition comme pôle de ressources «même s’ils ne semblent pas d’un niveau suffisant pour gérer des procédures aussi complexes».


 

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