Armin Blum, OFCOM: «Il est conseillé de ne pas attendre l’arrêt du réseau ISDN»

Quel sera selon vous l'impact de l’arrêt de l’ISDN sur les utilisateurs et les PME?

L’ISDN n’était pas seulement un réseau fiable pour la téléphonie et le transfert de données, mais représentait également l‘incarnation d’une numérisation de bout en bout. Pendant la durée de vie de l’ISDN, la plupart des PME ont abandonné la connexion analogique pour connecter les terminaux de leur système de communication à des interfaces ISDN. Sur le long terme, l’arrêt du réseau ISDN aura aussi comme conséquence une disparition de ces interfaces. Bien que ces dernières pourront il est vrai être utilisées un certain temps avec l’aide d’adaptateurs, elles n’offrent généralement pas une fiabilité comparable aux connexions directes qui se basent sur une même technologie. Une substitution des terminaux pour la technologie IP sera au final inévitable.

Comment l’OFCOM informe-t-il au sujet de la fin de l’ISDN?

En principe, les dispositions de l’OFCOM applicables aux prestations relevant du service universel, y compris l’ISDN, restent en vigueur jusqu'à la fin de 2017. Ce sont les fournisseurs, en contact direct avec les clients, qui sont tenus de les informer. Dans un environnement concurrentiel, un changement comme celui-ci  ne peut  bien entendu pas s’accomplir sans un avis d'attention aux clients. Après tout, il s’agit de conserver la clientèle existante et de leur rendre cette transition aussi conviviale que possible.

A partir de quand les entreprises devraient-elles se mettre en quête d’alternatives?

Les changements doivent être planifiés en termes de coût et il est conseillé de ne pas attendre pour ce faire l’arrêt du réseau ISDN. De nouvelles infrastructures et des solutions de remplacement ont déjà été testées. Elles répondent en outre à des fonctionnalités avancées et les PME peuvent particulièrement en profiter, en bénéficiant des avantages offerts par les moyens de communication modernes. L’informatique et les télécommunications se développent de plus en plus comme des services convergents. Dans un premier temps, ce sont sûrement les connexions domestiques standards qui migreront vers des services basés sur le protocole IP, avec la VoIP en guise de service téléphonique. Avec la possibilité d’utiliser des adaptateurs, les PME disposent d’un peu plus de temps, mais elles devraient dès à présent planifier le changement.

Selon vos estimations, quand est-ce que la phase de migration sera achevée au sein des entreprises?

Pour les PME, il est à prévoir que la conversion à la VoIP prenne plus de temps, car à mon avis, les solutions transitoires avec adaptateurs constituent pour elles une alternative. Les particuliers auront tendance à effectuer le changement plus rapidement. Je ne crois pas à une panique de dernière minute.

Est-ce que vous vous attendez à des problèmes de goulets d’étranglement dans certaines régions?

En Suisse, seules quelques lignes n’ont pas les capacités pour supporter la téléphonie VoIP. Nous estimons que les goulets d’étranglement ne concerneront que 2% des connexions. Pour celles-ci, des solutions alternatives vont devoir être envisagées. Il est techniquement possible de fournir la téléphonie VoIP via satellite, cependant la qualité des conversations souffre de la longueur de transfert des signaux émis par ce biais. Je ne peux donc qu’imaginer des alternatives faisant appel soit au réseau sans fil, soit à la connexion par câble.