Interview

Sébastien Goasguen, Citrix: «Pour le développeur, l’expérience est littéralement fantastique»

| Mise à jour
par Interview: Rodolphe Koller

Sébastien Goasguen teste très activement Docker pour la rédaction d’un «livre de recettes». En entretien avec ICTjournal, le spécialiste des technologies cloud explique ce qui à son avis justifie l’engouement actuel pour Docker.

(Quelle: Trav Williams)
(Quelle: Trav Williams)

Comment expliquez-vous l’engouement actuel pour Docker? Est-il justifié?

A la base, Docker est un outil pour packager des applications et leurs dépendances. Plus que la technologie de container elle-même, l’intérêt réside dans ce que l’on peut en faire. Et notamment la possibilité de porter des applications facilement d’une machine à l’autre ou d’un cloud à l’autre, indépendamment de l’infrastructure. Un autre atout réside dans le Docker Hub, en quelque sorte un app store, où l’on va trouver et pouvoir démarrer quantité d’applications containerisées créées par des développeurs et des éditeurs, comme Ubuntu, Redis, MongoDB ou Wordpress. Avec aussi la possibilité de créer de tels hubs à l’usage unique d’une entreprise. Docker s’inscrit aussi dans une tendance à revoir la façon dont les applications sont conçues. La solution aide à créer les nouvelles applications distribuées qui recourent à des ressources disponibles dans l’infrastructure propre ou dans le cloud. Au lieu d’applications monolithiques, on développe des composants et des microservices autonomes qui se parlent. De quoi justifier à mon avis un engouement sur la durée.

Qu’apporte cette technologie aux développeurs?

Lorsqu’un développeur installe une application sur un serveur, il lui faut également déployer beaucoup de librairies sur les machines. Docker permet d’intégrer tous ces éléments dans un container auto-suffisant. On élimine ainsi ce que l’on appelle parfois «l’enfer des dépendances». En même temps, l’approche peut être qualifiée de minimaliste, puisque l’on installe uniquement ce qui est nécessaire à l’applicatif. Le déploiement est simple et rapide et permet d’apporter des innovations en continu. Docker a aussi fait du très bon travail au niveau de l’interface de commande, qui est extrêmement simple: Docker Pull pour télécharger une image, Docker Run pour la démarrer, Docker Stop pour l’arrêter, etc. Pour le développeur, l’expérience est littéralement fantastique et j’appelle chacun à l’essayer.

Pensez-vous que les containers vont remplacer les outils de virtualisation?

Je pense que les deux technologies sont complémentaires. Les containers réutilisant le même kernel, ils sont naturellement plus légers et démarrent plus vite que des machines virtuelles embarquant un OS complet. Les VM sont cependant parfaites dans l’optique du cloud multitenant et de la volonté de mutualiser les ressources tout en isolant les utilisateurs. Dans le cloud, les containers vont toujours tourner sur des machines virtuelles, qui offrent également une meilleure isolation et une meilleure sécurité. A mon avis, on aura à l’avenir plusieurs couches spécialisées, avec des VM, des outils d’orchestration de type ClouStack ou OpenStack, des containers et des outils d’orchestration pour les containers, comme Kubernetes.

Le livre de Sébastien Goasguen, Docker Cookbook, Solutions and Examples for Building Distributed Applications est disponible à cette adresse.

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