Le vendeur de solutions d'espionnage étatique HackingTeam piraté

La société italienne HackingTeam, qui vend des logiciels de surveillance gouvernementaux, a été victime d'une attaque de hackers. Ces derniers ont publié via le compte Twitter de l'entreprise près de 400 Mo de fichiers, y compris des fichiers classés confidentiels.

HackingTeam propose à la vente le Remote Control System, également nommé Da Vinci ou Galileo. Il s'agit d'un cheval de Troie qui permet d'obtenir des informations d'historiques de navigation et d'échange de fichiers des internautes et d'intercepter leurs communications Skype. Il pourrait même offrir la possibilité d'activer à distance la webcam et le micro de l'appareil. 

Dans son rapport spécial surveillance 2013, Reporters sans frontières a listé HackingTeam parmi les cinq «sociétés ennemies d'internet». L'organisation met en avant la vente probable des logiciels de la société italienne à des pays peu respectueux de la démocratie et des droits de l'homme, notamment le Soudan, le Kazakhstan et l'Arabie Saoudite.

La Police cantonale de Zurich parmi les clients

Parmi les documents diffusés se trouve une facture adressée à la police cantonale de Zurich en décembre 2014 pour l'achat du Remote Control System Galileo. Le montant de cette facture, qui aurait bien été acquittée, s'élève à 486 500 euros. Pour rappel, l'utilisation de logiciels mouchards ainsi que la surveillance des conversations VoIP dans le cadre de procédures pénales doivent encore être fixées par la Loi fédérale sur la surveillance de la correspondance par poste et télécommunication (LSCPT). Après avoir été approuvé par le Conseil national, l’objet est récemment retourné au Conseil des Etats.