Interview

Yannick Bazin, BY Connect: «Les annonceurs helvétiques veulent de la proximité»

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Yannick Bazin est l'organisateur du salon eCom et rendez-vous conjoints, qui ont lieu les 21 et 22 avril. Il nous parle de l’expansion de cet événement et de l’impact du franc fort sur les agences locales.

Yannick Bazin est le président de BY Connect, organisateur du salon eCom et des rendez-vous conjoints dont Swiss IT Business.
Yannick Bazin est le président de BY Connect, organisateur du salon eCom et des rendez-vous conjoints dont Swiss IT Business.

Pensez-vous que l’abandon du taux plancher entre le franc et l'euro incitera beaucoup d’entreprises romandes à passer leur budget pour le numérique en France voisine?

Les agences romandes me semblent en premier lieu préoccupées par les possibles réductions de budget de leurs clients que par la perte de ces derniers au profit de prestataires français. Toutefois, le risque existe et l’on peut effectivement imaginer que certaines entreprises romandes décident de passer une partie de leur budget en France. Les seules stratégies viables dans le temps, pour les agences françaises qui souhaitent se faire une place sur le marché suisse, restent toutefois de créer une filiale ou de se lier à un partenaire local. Les annonceurs helvétiques ont besoin de pouvoir compter sur une relation de proximité, garantissant une forte disponibilité. La connaissance des spécificités du marché suisse ne représente pas nécessairement un avantage, notamment sur les développements techniques, mais peut dans certains cas être un atout, pour des campagnes promotionnelles ciblées notamment.

Selon vous, est-ce que le franc fort modifie l’attrait du marché suisse pour les agences digitales frontalières?

L’attrait des agences françaises pour le marché romand a toujours existé. Mais il est vrai que suite à l’abandon du taux plancher par la BNS, nous avons observé un pic de demandes provenant de France pour la prochaine édition d’eCom et de ses salons parallèles. Nous n’assistons pas à une ruée pour autant. La proportion d’exposants suisses et étrangers sera comparable aux éditions précédentes, avec environ 30% de prestataires français.

Quelles nouveautés sont au menu de l’édition 2015 du salon eCom et des événements conjoints?

Cette cinquième édition, qui se tient les 21 et 22 avril, est la première à s’étendre sur deux jours. En plus d’eCom, du Swiss IT Business et du BI Swiss Forum, le salon intègre cette année un nouveau rendez-vous, le SMARC, dédié spécifiquement au marketing et à la relation client. En complément des conférences et ateliers proposés par les exposants, nous avons souhaité enrichir le contenu de façon indépendante, en proposant pour la première fois des keynotes de spécialistes, prévues au nombre de sept. Précisons également que le salon se déroule pour la première fois dans une halle d’exposition, sur près de 5'000 mètres carrés. Nous pouvons ainsi faire évoluer l’ergonomie en plaçant la zone des exposants au centre avec les salles de conférences autour, sur un même niveau. Le public devrait ainsi mieux circuler entre les différents espaces.

Comment se traduit l’expansion du salon en nombre de conférences et d’exposants?

Nous passons de 150 exposants en 2014 à 200 cette année, et de 60 à 80 conférences. L’augmentation du nombre d’exposants concerne surtout le Swiss IT Business, alors que le salon eCom est sur ce point stable. Nous accueillons en outre de plus en plus d’exposants de Suisse allemande. Nous n’en comptions aucun il y a deux ans et ils seront une dizaine cette année. Ce nombre pourrait paraître marginal, mais il me satisfait sachant que nous n’avons jusqu’ici pas fait la moindre prospection outre-Sarine. Nous prévoyons maintenant de recruter un responsable commercial pour la Suisse allemande et espérons avoir encore davantage d’exposants alémaniques en 2016. Qu’il s’agisse d’agences, d’intégrateurs ou d’éditeurs, des acteurs importants participent pour la première fois au salon, par exemple La Poste, Paypal, Six Payment ou Swisscom. Il est probable que ceux-ci étudiaient l’option de venir et que l’édition 2014 a fait ses preuves à leurs yeux.

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