Interview

Rivo Radanielina, Insentia: «Nous pouvons appliquer notre savoir-faire UX dans des projets d’intégration»

| Mise à jour
par Rodolphe Koller

Veltigroup annonçait en février la fusion de ses sociétés Epyx et Insentia. A la tête de la nouvelle entité, Rivo Radanielina explique les motifs et les enjeux de ce rapprochement.

Rivo Radanielina, devenu CEO d’insentia (filiale de Veltigroup) en janvier 2014, a rejoint la direction de d’Open Web Technology.
Rivo Radanielina, devenu CEO d’insentia (filiale de Veltigroup) en janvier 2014, a rejoint la direction de d’Open Web Technology.

Quelles sont les raisons qui ont poussé à la fusion des sociétés Epyx et Insentia?

Il y en a plusieurs, à commencer par les besoins des entreprises, qui concernent souvent à la fois des solutions du marché et un développement allant au-delà de la simple paramétrisation. Auparavant, face à ce type de demandes, le commercial pouvait se trouver emprunté à déterminer s’il s’agit d’une problématique à confier à Insentia ou à Epyx, alors qu’aujourd’hui nous pouvons offrir une solution holistique. De plus, nous nous intéressons clairement à des projets dans lesquels nous sommes en mesure d’apporter de la valeur métier. Il nous faut donc savoir analyser les besoins, les décomposer en regardant les solutions disponibles et les développements nécessaires, et les livrer, bien sûr. Avec la fusion des deux sociétés, nous atteignons la taille critique, en termes d’effectifs et de compétences techniques et métier, pour pouvoir réaliser ce type de projet et accompagner nos clients dans leur transformation digitale.

Dans quels domaines et sur quels marchés allez-vous concentrer vos efforts?

Aujourd’hui Insentia regroupe une centaine de personnes, organisées autour de cinq axes majeurs: collaboration et gestion de contenu, business analytics, progiciels, mobile et SaaS, et développement à façon. Cette offre nous permet de couvrir la plupart des besoins des systèmes d’information des entreprises, sachant que nous préférons renoncer à un projet si nous jugeons que nous ne maîtrisons pas les technologies nécessaires. Du côté du marché, avec la taille de la nouvelle Insentia, nous pouvons répondre à des demandes de plus grande envergure, en particulier sur le mid-market. Enfin, en ce qui concerne les branches d’activité, nous nous concentrons sur le domaine de la santé, le secteur public et les fédérations sportives, l’industrie lourde et légère, et les biens de consommation et de luxe. Ce sont des domaines dans lesquels nous avons une forte expérience et où nous pouvons positionner notre expertise métier, et pas seulement technologique.

Comment organisez-vous la réunion des activités d’intégration et de développement au niveau commercial et de la réalisation de projets?


Au niveau commercial, nous avons mutualisé les forces de vente, qui me sont directement rattachées, avec l’objectif d’homogénéiser les approches et d’évangéliser les autres responsables clientèle. En ce qui concerne les appels d’offre, on a dû mettre en place des organes de gouvernance réunissant les forces de ventes, les directeurs et architectes concernés, pour décider si, comment et quoi proposer en réponse à un appel d’offre donné. Au niveau du delivery, nous avons unifié le pilotage des projets, notamment en termes de planification des ressources.

Qu’en est-il de la méthodologie agile, en vigueur chez Epyx. La généralisez-vous à l’ensemble des projets ?

Nous la généralisons de manière opportuniste, si j’ose dire. La méthodologie Scrum présente l’avantage de pouvoir démarrer avec un scope relativement flou, que l’on précise peu à peu. Mais il y a certaines limites, on ne peut pas tout faire en Scrum. Nous recevons parfois des cahiers des charges imposant une méthode waterfall. En guise de réponse, nous nous alignons avec la méthode demandée, tout en rendant le client attentif au fait que l’on peut travailler d’une autre manière, plus agile, avec davantage d’interactions en amont et donc une meilleure réponse aux besoins. Nous proposons dès lors un chiffrage comparatif entre les deux approches. Deuxièmement, la méthode Scrum est particulièrement efficace avec des équipes stables. Nous veillons à conserver ce noyau, tout en y intégrant ici et là d’autres collaborateurs, qui viennent typiquement de terminer une mission en régie, afin de les entraîner sur cette méthode.

Quelles autres synergies comptez-vous développer?

Il y a plusieurs synergies liées à l’évolution des demandes. L’une d’entre elles concerne le design des applications et la simplification de leur emploi. Les développeurs d’Epyx, qui sont habitués à créer des apps mobiles, ont l’expérience utilisateur dans le sang. C’est un savoir-faire que nous pouvons mettre en œuvre dans d’autres projets, par exemple dans une solution Sharepoint. Une autre tendance touche à l’intégration plus forte entre la couche applicative et la couche infrastructure. Dans ce domaine, nous pouvons profiter de l’expertise de Veltigroup, qui vient du monde de l’infrastructure. Nous avons des compétences DevOps chez Exoscale, nous avons des spécialistes infrastructure chez LANexpert qui comprennent les enjeux en matière de performance applicative, nous avons des collaborateurs d’Insentia qui savent comment déployer sur le cloud. La combinaison de ces compétences est un atout dans certains projets innovants que nous menons dans les domaines du commerce multi-canal ou encore du big data.

Kommentare

« Plus