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Rapport du Seco: les entreprises suisses doivent progresser dans le e-commerce et le big data

par helenel

Les entreprises suisses ne manquent pas d'informaticiens et sont actives dans le cloud, selon le 3e rapport sur la cyberéconomie en Suisse. Mais elles doivent se renforcer dans le e-commerce et le big data.

Le secteur des TIC ne connait pas à proprement parler de pénurie de main d'œuvre. Tel est le message du troisième rapport sur la cyberéconomie en Suisse: «Il convient d'accueillir avec scepticisme les critiques faisant état d'une pénurie de main d'œuvre TIC. Il n'existe actuellement, selon toute vraisemblance, aucun manque véritable en mesure de prétériter sérieusement le développement de la cyberéconomie en Suisse.» Le rapport précise que cela est notamment dû au fait que la main d'œuvre étrangère a pu pourvoir ces postes vacants et qu'il faut donc porter une grande attention aux travaux relatifs à la transposition de l'initiative sur l'immigration de masse.

L'adoption des CRM et ERP tend à se stabiliser

Reprenant les chiffres de l'étude du KOF de l'EPFZ pour les années 2008 à 2011, le rapport pointe le fait que dans les entreprises l'utilisation des technologies établies a tendance à se stabiliser. C'est le cas non seulement pour les ordinateurs et applications basiques, mais aussi pour les logiciels tels que ERP et CRM, même si ces derniers sont diffusés de manière disparate. Quant aux technologies plus récentes, notamment les applications dans le cloud, elles connaissent des taux de croissance plus élevés. 58 % des entreprises suisses de 25 employés au plus y ont déjà recourt.

Le big data en question

Le rapport montre encore que le big data reste l'apanage des milieux entrepreneuriaux aux Etats-Unis, et en particulier les grands groupes des TIC. Ces derniers «étudient sérieusement les options possibles concernant les grands volumes de données». Au contraire, en Europe, y compris en Suisse, on s'interroge encore sur les potentiels d’utilisation et les opportunités économiques et
sociales et les risques du big data, «ou pour être plus exact, à spéculer sur ces points». Selon les auteurs du rapport, le phénomène du big data mérite une analyse en profondeur.

Potentiels gains d'efficacité dans le e-commerce

Les entreprises suisses sont aussi les championnes européennes des achats en ligne (73% d'entre elles les pratiquent) et de la vente en ligne (33%). Néanmoins, leur chiffre d'affaires réalisé grâce au e-commerce est seulement dans la moyenne européenne. La transformation d'une économie traditionnelle vers une e-économie en évolution constante expose les entreprises à différentes contraintes: elles doivent adapter non seulement leurs produits mais également leurs modèles d'affaires aux nouvelles réalités. Cette situation est de nature à menacer les marques suisses. Est cité en exemple l'enseigne Charles Vögele qui doit faire face à l'arrivée de marques européennes de e-commerce comme Zalando proposant plus de 1500 marques contre seulement quelques unes pour l'enseigne suisse. Les auteurs de l'étude estime donc qu'il y a dans le e-commerce des gains d'efficacité considérables à réaliser.

Une concurrence qui booste le développement de la cyberéconomie

Les auteurs de ce rapport constatent par ailleurs que, en termes d'infrastructure, la quasi-totalité du territoire helvétique est couverte par des raccordements fixes et mobiles à large bande. Les grandes villes et agglomérations sont déjà pour la plupart bien dotées de réseaux fibre optique et réseaux mobiles LTE. Les opérateurs de télécommunications (Swisscom, des fournisseurs d'électricité et les cablo-opérateurs) réalisent encore des investissements importants pour développer ces technologies. Cela n'est pas le résultat d'une contrainte des autorités politiques mais plutôt d'une concurrence accrue. Cette situation contribue à la baisse des tarifs – dont le niveau est considéré comme moyen en comparaison internationale –, déjà constaté entre 2012 et 2013 (de 15% pour les abonnements mobiles, voire même de 20% pour les offres prépayées). Cela devrait permettre à la Suisse d'améliorer son classement international.

Globalement, la Suisse est parmi les pays les pays les plus performants du monde en matière de cyberéconomie. Les atouts du pays pour poursuivre son développement sont bons. Ce rapport a été réalisé par l’Institut d’études économiques de Bâle sur mandat du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). Il vise à évaluer l’implémentation et l’utilisation des TIC dans différents secteurs de l’économie et de l’administration en Suisse.

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