La banque espagnole BBVA rachète la start-up Simple

L’application américaine de gestion bancaire pour les consommateurs Simple passe en mains de la banque espagnole BBVA. La deuxième banque d'Espagne en terme de capitalisation souhaite ainsi, selon son communiqué, «accélérer son développement dans la banque en ligne». Elle déboursera pour cette acquisition un montant de 117 millions de dollars.

Basée à Portland dans l'Oregon, Simple a été fondée en 2009. Elle a lancé ses activités commerciales en juillet 2012. Simple propose une application qui permet aux consommateurs de gérer leur argent. Elle a connu une croissance du nombre de ses utilisateurs de 330% sur la seule année 2013 et compte actuellement plus de 100'000 clients. 

Sur le site de la société, Joshua Reich, l'un des deux cofondateurs, rappelle les principes qui ont conduit à la création de Simple: «Vous méritez de contrôler vos finances. Vous méritez des outils modernes pour vous aider à dépenser plus intelligemment et économiser plus. Vous méritez un service réel de vraies personnes.» Les cofondateurs disent vouloir réinventer les services bancaires personnels. Une indépendance d'esprit qui, selon le New York Times, a souvent conduit Simple à critiquer le modèle bancaire traditionnel, et ce, alors même que la start-up va bientôt en devenir une partie intégrante. Peut-être pour rassurer ses utilisateurs, Joshua Reich précise toutefois que, au sein de BBVA, les activités de Simple vont rester inchangées et que la société fonctionnera comme une filiale distincte et avec la même équipe.

Udayan Goyal, fondateur d'Anthemis Group, l'un des premiers investisseurs à avoir soutenu Simple, commente cette acquisition: «Je pense que BBVA fait une affaire en or, mais que la vente diminue la promesses d'une plateforme telle que Simple, qui avait un véritable potentiel de croissance en tant que société autonome.» Il estime en effet que pour continuer à accroître le nombre de ses clients, Simple devra porter une attention constante à l'expérience client et qu'il aurait mieux valu pour elle ne pas avoir à rendre de comptes. Il considère cependant que Francisco González, CEO de BBVA, est «l'un des rares dirigeants qui voient vraiment le changement arriver.» Et Udayan Goyal de conclure: «Francisco González fait un geste que je pense que d'autres chercheront à suivre, mais, comme Facebook avec WhatsApp, à des prix plus élevés que Simple.»