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Les mobiles au service de transactions spécifiques et variées

| Mise à jour
par Yannick Chavanne

Même s'il a encore du mal à s'imposer à large échelle en Suisse, le paiement mobile continue de se développer tous azimuts. Les solutions développées par des start-up romandes montrent que ce domaine en plein essor est plus diversifié qu'on ne l'imagine.

Les paiements mobiles ne se restreignent pas aux solutions telles que proposées entre autres par le leader PayPal. Basées en Suisse romande, trois start-up espèrent bien tirer leur épingle du jeu dans ce secteur fort concurrentiel et en plein essor: les sociétés Tegona et CashSentinel, qui visent des marchés de niche, ainsi que Mobino, avec son système universel.

Cette entreprise genevoise a mis au point une application mobile visant à simplifier toute forme de transactions. «Notre système couvre tous les cas de figure: les paiements internationaux, les transferts de particulier à particulier et les achats en magasin ou en ligne», explique Jean-François Groff, CEO de cette startup créée en 2011.

L'application Mobino, disponible sur Android et iOS, permet d'envoyer de l'argent sans que l'émetteur ni le bénéficiaire ne disposent nécessairement d'une carte de crédit ou d'un compte bancaire. Il suffit de connaître le numéro de téléphone du destinataire. Lors d'un achat en magasin, le vendeur émet une demande de paiement en générant un jeton sécurisé sous forme de simple code à cinq chiffres, valable quelques minutes. L'acheteur est alors invité à entrer ce code sur son téléphone pour valider la transaction. «Nous collaborons aussi avec des fournisseurs de logiciels de caisses enregistreuses, pour que les commerçants puissent facilement intégrer notre système à leurs caisses», indique encore Jean-François Groff, avant de souligner que sa société ne prélève qu'une commission de 1% sur les transactions marchandes. Selon le CEO, une vingtaine de commerces suisses acceptent d'ores et déjà les paiements via Mobino.

Transferts d’argent conditionnels

Contrairement à Mobino, le système développé par Tegona, autre startup genevoise, ne cible pas les transferts quotidiens mais se concentre sur les transactions en circuit fermé. En se basant sur son propre framework applicatif, qui lui apporte notamment la flexibilité nécessaire à la mise en place de systèmes spécifiquement élaborés pour le compte de ses clients, cette jeune société vise à répondre aux problématiques particulières du transfert d'argent entre le Nord et le Sud, en ciblant des domaines précis comme la santé, l'alimentaire, l'éducation ou encore les transports. Tegona déploie actuellement un système de carte prépayée de santé, élaboré en partenariat avec une compagnie d'assurance. «Cette solution s'adresse par exemple aux personnes habitant en Europe, qui transfèrent de l'argent à un proche en Afrique de l'Ouest ou Afrique centrale. Elle leur permet d'avoir la garantie que le bénéficiaire utilise les montants envoyés à bon escient, dans des centres de soins agréés», explique Geoffroy Raymond, CEO de Tegona. Au second trimestre 2014, des applications pour smartphone et un système pour feature phones par SMS seront également lancés. L'objectif étant d'offrir aux utilisateurs un second support, en complément de la carte à puce.

Régler des sommes importantes

De son côté, CashSentinel s'apprête à lancer une solution s'adressant également à un marché de niche. Spécialement pensée pour la transaction sécurisée de montants supérieurs à 5000 francs, le produit développé par cette startup basée à Yverdon se différencie de ceux de la concurrence, en proposant un moyen de paiement qui concilie le système de consignation et celui du paiement mobile. CashSentinel va dans un premier temps cibler des clients professionnels qui ont besoin que le règlement et l'échange de marchandises puissent être parfaitement synchronisés. «Notre solution est idéale dans le cas, par exemple, où l'acheteur préfère d'abord se déplacer pour inspecter une machine avant de décider de l'acquérir, et qu'il ne désire pas emmener avec lui une grande somme en cash. Avec notre application mobile, il pourra directement finaliser l’achat. En parallèle, le vendeur aura instantanément l'assurance d'être payé», développe Sylvain Bertolus, co-fondateur et CEO de la startup. Laquelle entend par la suite rapidement étendre le système à des modèles économiques B2C et C2C, ses cibles premières. Lors de son lancement, qui devrait intervenir dans le courant du premier trimestre 2014, la solution de CashSentinel fonctionnera sur iPhone, mais aussi via SMS sur des téléphones mobiles classiques. Le développement d'une application Android est également prévu.

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