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Ce que pensent les Suisses de la cybersanté et du dossier patient électronique

| Mise à jour
par Simon Zaugg

Le rapport final «Opinion publique cybersanté» réalisé à l’occasion des Info Society Days dresse un bilan prudemment optimiste. Si peu de gens savent de quoi la cybersanté retourne concrètement, les personnes ayant déjà eu des expériences dans le domaine ont pour la plupart des opinions positives.

Seuls 17% des sondés font totalement confiance aux acteurs de la santé pour le respect de la protection des données. (Quelle: GFS Berne, "Opinion publique cybersanté")
Seuls 17% des sondés font totalement confiance aux acteurs de la santé pour le respect de la protection des données. (Quelle: GFS Berne, "Opinion publique cybersanté")

Pour 81% de la population suisse, la notion de cybersanté est inconnue. C’est l’un des résultats les plus marquants du rapport final «Opinion publique cybersanté» réalisé par l’institut de recherche GFS Berne pour le compte des Info Society Days. Cette étude représentative fait partie de la série d’études «Baromètre suisse de la cybersanté» et a été menée en janvier auprès de plus de 1000 personnes domiciliées en Suisse et ayant le droit de vote.

Au-delà de ce constat édifiant, l’étude révèle aussi des signes positifs. Priées de donner leur verdict à la fin du sondage, 73% des personnes interrogées indiquent être «plutôt convaincues» du recours à la cybersanté. Pour seulement 15%, les risques l’emportent. Les auteurs de l’étude en déduisent que la situation initiale reste intacte pour soutenir les réformes politiques en matière de cybersanté. De plus, les résultats montrent que plus une personne est familière des moyens informatiques, plus les réticences en matière de cybersanté se réduisent. Un constat particulièrement marqué chez les jeunes et chez les hommes.

De bonnes expériences

Les résultats dans le détail: selon l’étude, 8% des sondés ont déjà sciemment expérimenté la cybersanté. Ce pourcentage est légèrement plus élevé chez les personnes sous un traitement médical (11%) ne nécessitant pas de médication à long terme ou d’hospitalisation. 33% des personnes ayant expérimenté la cybersanté la jugent très bonne, et 50% plutôt bonne.

Il apparaît ainsi que les expériences sont importantes à l’adoption de la cybersanté de sorte que ses chances sont bonnes. La cybersanté serait actuellement peu jugée sur la base d’expériences médicales individuelles, les sondés y voyant d’abord le potentiel de l’informatique.

Dans l’approche personnelle des questions médicales, internet s’est imposé depuis longtemps dans le quotidien. 57% des sondés utilisent aujourd’hui ce canal afin de s’informer sur des questions de santé. Chez les 18 – 39 ans, cette proportion s’élève même à trois quarts des personnes interrogées. Au total, un tiers des sondés recourrent à des portails de santé sur le web, tandis que les apps de santé sont encore relativement peu répandues (10%). Une tendance également valable chez les 18 – 39 ans, qui ne sont que 17% à les employer. Les personnes aimant particulièrement s’informer de manière électronique sont globalement plus jeunes, et donc moins souvent atteintes de maladies chroniques et multiples. Les sources d’informations les plus importantes en matière de santé restent la radio et la télévision (75%), et les journaux (71%).

Le fossé des générations

Le fossé des générations apparaît également dans la perception du dossier patient électronique. Un quart des plus de 65 ans peuvent envisager de l’utiliser, alors que cette proportion double chez les 18 – 39 ans. Au total, 59% des sondés sont tout à fait ou plutôt pour, 23% sont indécis et déclarent que cela dépendra de la régulation, tandis 15% sont tout à fait ou plutôt contre. Le dossier patient électronique est particulièrement apprécié des personnes utilisant des apps de santé, qui y sont à 75% favorables, contre 57% pour les non usagers.

Sur le principe, 70% des personnes interrogées sont d’accord pour que les médecins s’échangent des données dans le cadre de leurs traitements. L’acceptation varie toutefois selon les cas avec une acceptation forte pour la transmission de radiographies au médecin de famille (75% entièrement d’accord), mais moindre pour la transmission des données de médication aux pharmacies (41% entièrement d’accord). Sur ce point, on note des différences culturelles, puisqu’une majorité des Romands sont d’accord avec ce type de transmission.

En terme de stockage, 24% des sondés sont «entièrement d’accord» pour que les données de santé soient conservées électroniquement, et 49% «plutôt d’accord». Enfin, seuls 17% ont une confiance totale dans le respect de la protection des données par les acteurs qui travaillent avec des données patient. Majoritairement, on n’a que «plutôt» confiance en ces acteurs.

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