Management Buy-Out

Jürg Stuker, Namics: «Nous resterons indépendants et maintiendrons la société au sein du groupe de partenaires»

| Mise à jour
par Interview: Janine Aegerter

Juste avant l’été, l’agence web Namics s’est séparée de Publigroupe via un management buyout (MBO). Les partenaires de la société reprenant les 350 collaborateurs et 91% du capital-action détenu par Publigroupe. Explication avec Jürg Stuker, CEO de Namics.

Jürg Stuker, CEO de Namics, voit l’avenir de la société avec optimisme.
Jürg Stuker, CEO de Namics, voit l’avenir de la société avec optimisme.

Au cours des douze dernières années, Publigroupe a été l'actionnaire principal de Namics. Lorsque vous regardez en arrière, comment considérez-vous cette collaboration?

La collaboration était bonne et professionnelle. Le fait est que, globalement, il y a eu peu de synergies stratégiques entre Namics et Publigroupe. Notre relation était proche de celle d’une banque avec son client. Nous avons pu gérer Namics de manière très indépendante et avons connu un franc succès.

Quand l'idée d'un MBO s'est-elle concrétisée?

L'automne dernier. C'est à cette époque que les premiers entretiens ont eu lieu.

Et comment avez-vous procédé?

Publigroupe nous a proposé trois possibilités, et nous avons opté pour la première, à savoir le rachat de Namics. C'était la seule option envisageable pour nous.

Vous vous êtes en quelque sorte racheté vous-même?

Oui. C'est un sentiment assez particulier.

Comment les collaborateurs ont-ils réagi à la nouvelle?

La réaction des collaborateurs s'est avérée très positive, comme en témoignent les nombreux commentaires sur l’intranet. Publigroupe n'était guère visible pour les collaborateurs. La relations avec les 22 partenaires est, en revanche, beaucoup plus étroite, vu qu'il s'agit en même temps de leurs collègues de travail. En outre, le partenariat n'est pas nouveau – depuis la création de Namics, la liste de nouveaux partenaires n'a cessé de s'allonger. La différence est que, depuis l’instauration du MBO, la société toute entière appartient aux partenaires.

Il y aura donc de nouveaux partenaires à l'avenir?

Nous continuerons d'offrir la perspective de devenir partenaire, c'est un élément capital de la nouvelle structure. Je pense que ce concept d'un partenariat ouvert constitue l'une des clés de notre réussite. Rares sont les grandes entreprises du secteur à proposer de devenir partenaire.

Cette situation va-t-elle changer quelque chose pour les collaborateurs ou les clients à l'avenir?

Concrètement, rien ne va changer. Les interlocuteurs restent les mêmes. Ce qui devrait en revanche se faire sentir, c'est l’état d’esprit général, l'intérêt porté à l'entreprise. Un grand nombre de personnes clés dans nos prestations sont désormais également propriétaires. Le rapport avec les affaires est encore plus direct qu'auparavant.

Que signifie la nouvelle autonomie pour la stratégie internationale de l'entreprise?

Nous n'avons pas l'intention de devenir encore plus international du jour au lendemain, mais nous continuons de servir nos clients internationaux avec un service de qualité supérieure et nous saisissons les opportunités d'affaires attrayantes. Un instrument pour ce faire est l’implantation d’une société Namics au Etats-Unis.

Y a-t-il des partenaires qui ne travaillent pas dans l'entreprise?

Non, les 22 partenaires sont actifs et endossent différents rôles au sein de l'entreprise. Leurs tâches ne se limitent pas à la pure direction hiérarchique. En tant que directeur créatif ou qu’architecte technique, ils sont focalisés sur notre métier.

Comment se compose le conseil d'administration actuel de Namics?

Il y a, à vrai dire, deux conseils d'administration. D'une part, nous avons la société Namics Partner AG. Toutes les actions lui appartiennent, et elle est propriétaire de Namics AG. Son conseil d'administration se compose de trois partenaires. Le second conseil d'administration, celui de Namics AG, représente l'artère opérationnelle. Il compte quatre partenaires ainsi qu'un membre externe.

N'y a -t-il pas de conflits entre ces deux conseils d'administration?

Si, en permanence. Les intérêts des actionnaires et de la direction doivent donner lieu à des tensions et engendrer des discussions, c'est important. Des échanges doivent pouvoir se faire.

Combien les partenaires ont-ils payé pour le MBO?

Nous sommes tenus de garder le silence sur le prix de vente.

Où voyez-vous Namics dans cinq ans?

Au cours de ces sept dernières années, nous avons enregistré une croissance moyenne de 14% par an. Les affaires marchent très bien actuellement. Nous poursuivrons certainement notre croissance et de nouvelles offres vont enrichir notre portefeuille.

Quels domaines d'activités entendez-vous développer à l'avenir?

Les deux activités dans lesquelles nous investissons le plus actuellement sont l’e-commerce et la communication en ligne. Elles servent des transactions, où les produits et services sont au centre des préoccupations, ainsi que leur promotion via des campagnes, la gestion des marques, la mesure conséquente du succès et l’optimisation.

Namics cherchera-t-elle un actionnaire principal dans le futur ou restera-t-elle indépendante?

Nous resterons indépendants et poursuivrons le développement de l'entreprise avec le groupe de partenaires.

Poursuivrez-vous votre collaboration avec Publigroupe à l'avenir?

Oui, volontiers.

Quelle en sera la forme?

Nous ne le savons pas encore exactement. Il est clair que Publigroupe est un client important et que la collaboration devrait s'avérer plus simple, maintenant qu'il n'existe plus de relation de dépendance.

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