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EMC lance ses propres cartes PCIe dotées de mémoire flash NAND

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par Jacques Cheminat / LeMondeInformatique.fr

Le projet Lightning a un nom, VFCache. Les cartes PCIe de mémoire flash NAND présentées par EMC doivent optimiser le traitement des entrées/sorties entre les serveurs et les solutions de stockage. Le spécialiste du stockage entend bien concurrencer Fusion-io dans ce domaine.

EMC a lancé aujourd'hui son très attendu projet Lightning, dont les produits sont nommés VFCache. Il s'agit de cartes PCIe dotées de mémoire flash NAND pour serveurs pour optimiser les liens avec les solutions de stockage, notamment dans le traitement des entrées/sorties. La société a également annoncé le projet Thunder, qui verra le jour au deuxième trimestre, avec des appliances  équipées de 15 To ou plus de stockage via des cartes PCIe de mémoire flash NAND. Ces équipements pourront être reliés à des fermes de serveurs via le protocole réseau InfiniBand. Ils comprendront 5, 10 ou 15 cartes PCIe, selon EMC. « Vous pouvez considérer qu'il s'agit d'une grande carte VFCache évolutive et partageable. Nous parlons ici de centaines de millions d'E/S par secondes » précise Mark Sorenson, vice-président senior de la division flash d'EMC.

Les cartes VFCache sont basées sur de la mémoire flash Nand SLC (single-level cell), par opposition à la  plus connue multi-level cell (MLC), qui adopte de plus grandes capacités, mais avec des niveaux de performance et une durée de vie plus faibles. Actuellement, EMC vend des disques SSD en 2,5'' avec une interface SATA pour ses baies de stockage. Mark Sorenson explique que cette année ces SSD basculeront vers de la mémoire flash MLC, qui seront moins chers et disposeront d'un firmware spécial pour atteindre des niveaux d'endurance de classe entreprise.

Les cartes PCie VFCache, qui seront fabriquées par Micron Technology pour EMC, disposeront dans un premier temps d'une capacité de 300 Go. Mark Sorenson prévoit de livrer des cartes de 700 Go cet été, mais il souligne « les cartes de 300 Go seront les plus demandées ». Les ventes de ces cartes se feront en direct par EMC ou via le réseau de partenaires. Les cibles pour ces produits sont les applications gourmandes en lecture/écriture intensive, comme les bases de données Oracle ou MS SQL, Sharepoint ou même des environnements Exchange. Pour le dirigeant, ces cartes ne doivent pas être considérées comme du stockage primaire, « il s'agit de mémoire cache ».

Une aide, mais pas du stockage primaire

EMC revend le P320h de Micron mais en le réduisant de moitié en hauteur et en longueur. Il dispose d'un maximum de performances en lecture séquentielle de 3,2 Gb/s utilisant des blocs de 128 Ko. Il peut générer jusqu'à 715 000 IOPS (entrée/sortie par seconde) en utilisant des blocs aléatoires de 4 Ko.

Les cartes VFCache s'installent dans un slot PCIe d'un serveur standard. A chaque demande générant des entrées/sortie, les VFCache les interceptent et vérifient dans les tables de la mémoire si elles ont les données en cache. Si c'est le cas, la carte délivre la demande d'entrée/sortie en lecture depuis le serveur. Si les données ne sont pas dans la mémoire cache, le filtre envoie une demande d'écriture ou de lecture à travers le réseau de stockage aux baies de stockage d'EMC. Mark Sorenson a expliqué que pour l'instant les cartes n'ont pas été qualifiées pour d'autres baies de stockage, mais qu'il n'y a aucune raison que cela ne le soit pas. « Il n'y a pas de verrouillage avec ce produit » insiste le responsable. Il en a profité pour indiquer que « les cartes ne sont pas bien adaptées pour la virtualisation du poste de travail (VDI) ou la virtualisation des serveurs. Ces opérations sont mieux gérées par le réseau des baies de stockage ».

Matthew Brisse, un analyste au Gartner, explique que le SSD va vraiment changer la dynamique du stockage au sein des datacenters. « Il transforme la façon dont les clients vont architecturer leur stockage SAN et modifier les topologies » souligne l'analyste et d'ajouter « nous assistons à une pression sur les modèles SAN traditionnels. » Le consultant estime que le logiciel FAST (Fully Automated Storage Tiering) d'EMC, qui hiérarchise les données en fonction du type de stockage au sein des baies, engendre un goulot d'étranglement pour les entrées/sorties des environnements virtuels. Il vise notamment la question du VDI où des centaines ou des milliers de postes de travail génèrent une quantité énorme de I/O par seconde. « Si vous placez le SSD dans le serveur, cela amène de l'efficacité à grande échelle » précise l'analyste.

Les cartes VFCache sont semblables à celles de Fusion-io, mais avec des capacités moindres. EMC n'a pas voulu révéler les prix des cartes, estimant seulement qu'ils seront agressifs par rapport au concurrent. Les produits de Fusion-io ont des capacités allant jusqu'à 10 To et 1,3 million d'E / S par seconde (IOPS) et le débit 6,7 Gb/s. Le directeur de Fusion-io a déclaré que l'annonce d'EMC confirme ce que sa société fait depuis des années. Il critique les choix de son concurrent, « ils utilisent de la mémoire SLC, qui est trois fois plus cher au gigaoctet » et d'ajouter « EMC est lié à Micron et d'autres fournisseurs de composant qui n'ont pas l'expertise nécessaire dans la mémoire MLC et aussi fiable que Fusion-io ».

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