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La technologie NFC s’impose petit à petit, y compris dans les start-up romandes

| Mise à jour
par Hélène Lelièvre

Utilisée pour valider son titre de transport, obtenir des coupons de réduction, payer ses achats, le tout avec un téléphone mobile, la technologie NFC (Near Field Communication) se développe rapidement depuis l’arrivée sur le marché des grands industriels. En Suisse occidentale aussi, les entreprises s’intéressent à cette technologie.

Grâce à ses nouvelles cartes NFC, Everdreamsoft pourra suivre leur cycle de vie à tout moment.
Grâce à ses nouvelles cartes NFC, Everdreamsoft pourra suivre leur cycle de vie à tout moment.

D’ici 2014, 20% des smartphones seront équipés de la technologie NFC (Near Field Communication) ou communication en champ propre. C’est ce que prévoient les experts de Juniper Research dans le rapport «NFC Retail Marketing & Mobile Payments». Et l’arrivée de grandes sociétés de renom sur ce marché semble leur donner raison. Nokia, Samsung, Google, Motorola et bientôt RIM, LG, HTC et peut-être Apple s’en emparent chacun à leur tour sur leurs nouveaux modèles de smartphone. Née au début des années 2000 d’une collaboration entre Sony et Philips, elle permet un échange d’informations entre des périphériques compatibles (cartes, téléphones, ordinateurs, terminaux de paiement…) jusqu’à une distance d’environ 10 cm. Elle est devenue un standard grâce au NFC Forum, un consortium d’industriels formé pour promouvoir l’utilisation de cette technologie et qui a défini un socle commun de spécifications pour garantir l’interopérabilité des appareils.

Le NFC comme outil de fidélisation

En Suisse occidentale, plusieurs startups suivent avec attention le développement du NFC. «C’est une technologie qui est maintenant très mature et qui promet de s’étendre ces prochaines années», explique Geoffroy Raymond, CEO de Tegona, qui propose des applications logicielles sécurisées basées sur le NFC. La startup fournit depuis août 2010 une solution de gestion des abonnés à un club de foot de première division en Afrique du Nord. Les 18 500 abonnés peuvent non seulement accéder au stade de manière sécurisée, mais aussi utiliser leur carte à puce ou leur smartphone compatible NFC dans le réseau de partenaires du club dans une optique de fidélisation. Stéphane Doutriaux, fondateur et CEO de Poken qui propose des cartes de visite électronique, précise que c’est aussi dans la voie du marketing que l’entreprise continue à se développer: «L’échange d’informations bidirectionnel permet aux utilisateurs de collecter des renseignements sur les produits qu’ils achètent, de participer à des jeux de piste et de partager leurs produits préférés. Du côté business, l’intérêt tient à la fois dans la possibilité de profiter de la publicité faite par les consommateurs de manière virale et dans la collecte des informations qualitatives sur les clients.»

Des applications infinies

«Nous avons commencé à développer dans le NFC il y a cinq ans, précise George McKarris, directeur de Volotek. Le NFC est passionnant parce que ses applications sont illimitées. Nous avons plusieurs projets en préparation notamment une solution de gestion de l’identification et une autre d’e-ticketing pour les transports publics.» Cette société genevoise a déjà révolutionné la traditionnelle pointeuse à carte en proposant une application de gestion du temps qui permet des économies de papier et de temps de saisie. La startup Everdreamsoft, quant à elle active dans le secteur du gaming, compte sur la technologie NFC, qu’elle développe en partenariat avec Tegona, pour passer du virtuel au réel. Son jeu, Moonga, disponible sur téléphones mobiles, consiste en des combats virtuels de cartes issues de la collection des joueurs. «Grâce au NFC, le jeu pourra combiner les avantages du virtuel et du réel», se réjouit Shaban Shaame, fondateur et CEO. Chaque carte sera dotée d’une puce NFC et sera reconnue de manière unique. Les utilisateurs pourront jouer physiquement avec les cartes et les points seront calculés directement sur le mobile. «Pour nous, l’intérêt est que nous pouvons suivre le cycle de vie des cartes.»

Vers le paiement mobile

Mais ce qui intéresse le plus le marché dans le NFC, c’est le paiement. Les solutions de paiement mobile via NFC se multiplient: l’application de la société française Gemalto a été certifiée par Mastercard; PayPal propose une application sous Android; Visa expérimente en Europe et en Suisse une solution de paiement avec un iPhone, en y ajoutant un accessoire NFC. Google s’est aussi engagée sur le marché avec Google Wallet. Quant à savoir si les utilisateurs vont les adopter, les experts de Gartner tablent pour 2011 sur 141,1 millions d’utilisateurs du paiement mobile dans le monde. Pour Geoffroy Raymond, c’est une question de confiance: «L’utilisation de son propre téléphone pour le paiement est beaucoup plus sécurisante.» Et Shaban Shaame de conclure: «Au Japon, le NFC est beaucoup plus répandu. En Suisse, cela commence. A Genève, on peut déjà payer avec dans certains restaurants. Mais d’ici deux ans, le NFC devrait encore s’étendre».

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