Quatre jours de panne pour l’e-banking: Raiffeisen temporise

L’e-banking est en plein boum. En 2009, Raiffeisen annonçait déjà 500'000 utilisateurs mensuels pour 2 millions d’accès et 3 millions de paiements. Soit plus de 50% des versements bancaires et environ 35% des transactions boursières. Depuis, le nombre de clients online a grimpé à 700'000, dont 120’000 sont en Suisse romande. En terme de sécurité électronique, l’établissement figure parmi les élèves modèles. Quand survient le 14 mars la panne qui allait durer quatre jours, c’est la stupeur. Aucun client ne peut plus effectuer de paiement via l’e-banking de la banque Raiffeisen. Peu d’informations ont filtré, ne serait-ce que des spécialistes étaient en train de travailler à la remise en marche du service. Le 18 mars enfin, ont pouvait lire sur Twitter: «l’e-banking de la Raiffeisen est à nouveau opérationnel pour tous les clients. Nous nous excusons pour l’interruption».

Selon Franz Würth, «le problème reposait sur un souci technique complexe entre le système primaire et celui du back-up. Il n’y a pas eu d’erreur commise de notre part ou de quelconque partenaire». Pour le porte-parole de la banque, «ce qui était important, c’est que chaque paiement et ordre permanent ait pu être passé». Aucune donnée n’a ainsi été perdue, «grâce en premier lieu aux collaborateurs, soutenus par les spécialistes, qui ont tous œuvrés pour trouver une solution au problème».

Projets d’envergure

Raiffeisen a déjà effectué d’importantes migrations hardware et software. En 2006, la banque a décidé de remplacer son système bancaire central (BOSS) par Avaloq. Trois ans plus tard, la solution était en place. Seul le trafic des paiements doit encore être mis en route via Avaloq. «Le nouveau système pour le trafic des paiements est un projet d’envergure qui a débuté voici quelques années déjà. La migration sur Avaloq n’est qu’une partie du tout. Pour l’essentiel, de nombreuses fonctions ont été centralisées et de nouveaux services automatiques ont été installés. La démarche finale sera achevée cette année encore», explique Franz Würth. Parallèlement, la banque travaille actuellement aussi à la migration depuis la plateforme hardware de Sun/Solaris, respectivement Oracle, vers celle de IBM/AIX. Suite à l’incident, le transfert a été accéléré. Oracle reste toutefois encore toujours en action.

La BCV aussi

La Banque cantonale vaudoise (BCV) a connu des ennuis du même type en février. Quelque 170'000 clients n’avaient également pas pu effectuer des paiements durant quatre jours via l’e-banking. La BCV avait expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une attaque et que les données n’avaient en aucun moment été mises en danger. Une cellule de plusieurs dizaines de personnes, dont des spécialistes d'IBM, avaient été à l'œuvre pour résoudre le problème technique. La panne était notamment due au fait que BCV-net avait été reconstruit récemment sur une nouvelle technologie, selon la banque.