Intégrer des SaaS

Les déploiements de SaaS ne peuvent pas faire l’impasse sur le département IT

| Mise à jour

Grâce à un modèle technique et financier attractif, les Software-as-a-Service sont d’ores et déjà utilisés dans une société sur deux. À l’heure où cet usage s’étend à des applications critiques, des problèmes de gouvernance et d’intégration surgissent, qui demandent l’intervention du département IT, parfois négligé au départ de ces projets.

Pourquoi votre entreprise s’intéresse-t-elle aux Software-as&Service?
Pourquoi votre entreprise s’intéresse-t-elle aux Software-as&Service?

Rapidement déployés, moins onéreux, les logiciels hébergés sur le cloud et facturés à l’usage ne manquent pas d’atouts. Les entreprises sont d’ailleurs toujours plus nombreuses à céder à l’attrait de ces solutions, qui permettent, avantage suprême, de contourner le département IT et son cortège de barrières. Selon diverses études, la moitié des sociétés occidentales feraient ainsi déjà usage de Software-as-a-Service (SaaS) et plus de deux tiers d’entre elles pensent maintenir ou augmenter cette utilisation, bien que les organisations européennes se montrent  sans surprise un peu plus réticentes que les américaines. Concrètement, les SaaS représentaient 3,4% des investissements logiciels des entreprises en 2009 contre 2,8% en 2008 et le marché mondial devrait s’élever cette année à 8,8 milliards de dollars, selon Gartner. La moitié des dépenses SaaS concernent la gestion de contenus et le CRM – un domaine où les logiciels hébergés représentent d’ailleurs un quart du marché.

 

Problèmes de licences et d’intégration

Comme souvent, dès lors que l’utilisation d’une nouvelle technologie s’accroît, des problèmes apparaissent. Ceux qui touchent l’emploi des SaaS ne sont guère différents de ceux des logiciels installés sur site. Au niveau des licences d’abord – l’un des avantages espérés du modèle – il apparaît que de nombreuses entreprises acquièrent plus d’abonnements que ce qu’elles utilisent effectivement. Selon David Cearley de Gartner, c’est en particulier le cas des grandes entreprises qui enregistrent d’importantes fluctuations de personnel et de celles qui ont voulu profiter d’un rabais avec un achat volumineux. Gartner estime d’ailleurs que 90% des déploiements de SaaS ne sont pas basés sur un paiement à l’usage.
D’autres problèmes naissent de l’extension des SaaS à des domaines de plus en plus critiques. Dans une étude récente de Forrester, la sécurité est ainsi la préoccupation numéro un citée par les sociétés à l’heure de passer aux SaaS, qu’il s’agisse de la sécurité des centres de données hébergeant les données applicatifs, de la gestion des identités et des accès ou encore du manque de standards éprouvés dans le cloud. Second souci, l’intégration de ces nouvelles applications avec celles déployées dans les systèmes propres de l’entreprise. Un problème lié directement au succès des logiciels hébergés et à des environnements en général hybrides. Avec le temps ou parce qu’ils touchent à des processus non-isolés, les utilisateurs métier requièrent en effet de plus en plus que les SaaS communiquent efficacement avec les applicatifs existants, sans passer par des transferts manuels laborieux via des feuilles de calcul.

Gouvernance de l’IT

Qu’il s’agisse de gestion des licences, de sécurité ou encore d’intégration, voilà bien des domaines qui ne sont guère nouveaux pour les départements IT. Pour Ray Wang de Software Insider, le fait que les entreprises se trouvent «confrontées» à ces problèmes signale un manque de communication entre les responsables métiers et IT en matière de SaaS. En effet, le déploiement de ces solutions est souvent décidé par les métiers – ce qui est somme toute très sain. Le risque, en partie lié à la promesse des SaaS, est de penser que l’on peut se passer du département informatique – le fameux «IT doesn’t matter». Un sondage en ligne réalisé par Software Insider au printemps révélait même que dans une majorité de sociétés, l’IT n’est pas au courant de l’utilisation de SaaS par les collaborateurs métier.
À l’unisson, les analystes en appellent dès lors à une reprise des rênes par le département informatique ou tout au moins à une collaboration plus intense avec les métiers. Celle-ci passe d’abord par une attitude moins hostile et une montée en compétences des spécialistes informatiques envers un concept qui semble les mettre de côté. Ensuite, il importe que les responsables métier et IT définissent ensemble une politique d’utilisation, des critères d’évaluation des fournisseurs ou encore des mesures des risques encourus. On évitera peut-être ainsi que 16% des entreprises ne décident finalement de rapatrier leurs SaaS sur site en raison de coûts totaux plus élevés qu’espérés.

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