Evolution différenciée des effectifs

Au total, le nombre d’employés des entreprises IT ayant répondu aux enquêtes 2010 et 2011 marque un léger fléchissement. Après une progression de 5,1% entre 2009 et 2010, elles ont réduit leur personnel de 4,7% entre 2010 et 2011, soit environ 400 postes. Si la progression enregistrée en 2010 concernait les entreprises de toutes tailles, la baisse de 2011 affecte surtout les plus petites sociétés. Le nombre de personnes travaillant dans des entreprises IT de moins de 40 collaborateurs a ainsi baissé de 12% (environ 250 postes) cette année et même de 16,6% (environ 380 postes) dans les sociétés entre 40 et 100 collaborateurs. En revanche, le nombre de personnes travaillant pour des entreprises de 100 à 250 collaborateurs augmente rapidement avec +9,3% (environ 200 postes) en 2011 contre +3,7% en 2010. Les sociétés de plus de 250 collaborateurs voient quant à elles en moyenne peu de changement dans leurs effectifs.
Si la période analysée est trop courte pour faire un diagnostic, l’étude semble toutefois indiquer qu’un effectif de 100 collaborateurs en Suisse romande est une taille critique pour une marche des affaires stabilisée.

Manque d’informaticiens: le serpent de mer

Ces différences expliquent sans doute pourquoi le problème de la pénurie d’informaticiens est jugé différemment selon la taille des sociétés. Plus de la moitié des entreprises ayant plus de 100 collaborateurs estiment qu’elle affecte la marche de leurs affaires contre moins de 20% pour les sociétés de moins de 40 collaborateurs.
La pénurie d’informaticiens et le manque de relève dans le pays font d’ailleurs l’objet d’un nombre croissant d’études et de constats alarmistes. L’enquête 2011 sur les salaires des TIC, réalisée par SwissICT et le Groupement Romand de l’Informatique signale que l’âge moyen de la main d’œuvre dans le secteur ne cesse de croître. Le pourcentage d’employés âgés de plus de 49 ans s’élève désormais à 23,6%, soit 1,8% de plus qu’en 2010. Un recensement effectué récemment par ICTjournal montre toutefois un redressement au niveau de la formation supérieure. Dans la plupart des hautes écoles romandes, le nombre d’étudiants immatriculés dans les filières IT a augmenté en 2011 après plusieurs années de recul. L’organisation faîtière ICTswitzerland a d’autre part lancé récemment un appel pour que l’informatique soit enseignée comme une matière obligatoire dès l'école primaire.