Project Natick

Des datacenters sous-marins testés

| Mise à jour
par Maryse Gros / LeMondeInformatique.fr

Microsoft a présenté son projet de recherche Natick, qui étudie l'intérêt d'installer des datacenters sur fonds marins. Un premier prototype, pouvant opérer à quelques centaines de mètres sous l'eau, a déjà été testé pendant quelques mois.

L'équipe du Project Natick de Microsoft devant le prototype de datacenter sous-marin conteneurisé Leona Philpot. De gauche à droite : Eric Peterson, Spencer Fowers, Norm Whitaker, Ben Cutler et Jeff Kramer. (Quelle: natick.research.microsoft.com)
L'équipe du Project Natick de Microsoft devant le prototype de datacenter sous-marin conteneurisé Leona Philpot. De gauche à droite : Eric Peterson, Spencer Fowers, Norm Whitaker, Ben Cutler et Jeff Kramer. (Quelle: natick.research.microsoft.com)

Sous le nom de Natick, Microsoft a entrepris un projet destiné à étudier la faisabilité de datacenters sous-marin. La firme de Redmond cherche à comprendre les bénéfices et difficultés qu’il pourrait y avoir à déployer sous la mer ce type d’implantations qui requièrent beaucoup d'énergie et d'eau pour leur refroidissement. En eaux profondes, le refroidissement est naturellement accessible. Par ailleurs, les opérateurs de datacenters essayant de plus en plus de rapprocher leurs sites des utilisateurs, Microsoft souligne que près de la moitié des populations habitent dans une zone située à 200 km d’une côte.

Sur le site natick.research.microsoft.com, le fournisseur du cloud public Azure présente l’équipe engagée sur le projet et détaille ses intentions. Un prototype expérimental, baptisé Leona Philpot (du nom d’un personnage de jeu sur Xbox), a déjà été opéré sur fonds marin entre août et novembre 2015, en Californie, à un kilomètre environ de la côte pacifique. Microsoft l’a conçu, construit et déployé en un an environ, démarrant son projet fin 2014, après la présentation du concept en 2013 par l’un de ses collaborateurs, Sean James, qui avait auparavant servi sur un sous-marin de l’armée américaine.

Durée de vie de 10 ans, pas de personnel sur place

L’un des objectifs du projet Natick est de pouvoir déployer un datacenter conteneurisé en 90 jours afin de répondre rapidement à la demande, par exemple pour des besoins exceptionnels (catastrophe naturelle ou événement à organiser à l’échelle mondiale). Pour alimenter ses sites Natick, qui n’utiliseraient aucune source d'eau pour leur refroidissement ni pour un autre usage, Microsoft compte recourir à des énergies renouvelables produites localement. Selon le New York Times, il envisage d’associer aux équipements un système à énergie marémotrice. Les sites sous-marins devraient par ailleurs être bâtis à partir de matériaux recyclés qui pourront eux-mêmes être recyclés en fin de vie. Avec la fin de la loi de Moore, la cadence à laquelle les serveurs sont remplacés par de nouveaux équipements va ralentir de façon significative, indique Microsoft. Il y voit l’opportunité d’installer des datacenters très fiables, dont la durée de vie pourrait atteindre dix ans et qui fonctionneraient sans avoir besoin de personnel sur site. Accessoirement, l'éditeur précise qu'il n'a attaché aucune signification particulière au nom de code retenu pour le projet. Natick est le nom d'une ville de l'Etat de Massachusetts.

Certains fournisseurs ont déjà retenu des solutions inusitées pour refroidir leurs datacenters. Il y a plusieurs années, Facebook en a par exemple construit un à Lulea en Suède en raison des températures très basses permettant de réduire le coût énergétique pour refroidir le site. L'opérateur de réseau social s’installe aussi à Clonee, en Irlande, où l’on trouve d’importantes ressources d’énergie éolienne. Quant à Google, l’un de ses datacenters à Hamina, en Finlande, utilise de l’eau mer pour son refroidissement.

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