Etude

Pour contrer les firmes high-tech, les banques haussent leur budget IT

| Mise à jour
par Yannick Chavanne

Selon une enquête réalisée par l’éditeur genevois Temenos, les banques craignent de perdre des clients face à la nouvelle concurrence des entreprises technologiques. En réaction, deux établissements financiers sur trois prévoient d’augmenter leurs dépenses informatiques.

Deux banques sur trois planifient d’augmenter le budget qu’elles allouent à l’informatique au cours des douze prochains mois. Plus marquée en 2014 que les années précédentes, cette tendance ressort du récent sondage que l’éditeur de logiciels bancaires Temenos, basé à Genève, consacre pour la septième fois aux priorités stratégiques et défis des banques en termes d’IT. Se basant sur les réponses de 198 cadres dirigeants d’établissements financiers du monde entier, l’étude montre que l’innovation produits et les canaux numériques constituent les investissements prioritaires.

Fidéliser la clientèle en innovant

Pour Ben Robinson, Chief Strategy & Marketing Officer chez Temenos, cette hausse des dépenses dans l’IT et le focus sur l’innovation sont de  nécessaires réactions à certaines inquiétudes de plus en plus vives manifestées par le secteur. Dont la crainte de ne pas parvenir à fidéliser suffisamment  la clientèle, notamment les héritiers fortunés. «Les générations X et Y ne souhaitent pas avoir le même rapport avec leur banquier que leurs parents. Les banques se doivent d’innover en conséquence, en proposant par exemple des applications donnant des informations pertinentes et en temps-réel», estime ainsi Ben Robinson.

La menace d’une nouvelle concurrence plus agile

Pour les banques, se conformer aux nouvelles réglementations et moderniser le cœur de leur système informatique représentent également des raisons d’augmenter leur budget IT. Mais aussi de s’assurer de rester concurrentielles face à d’impétueux acteurs de l’industrie non-bancaire, start-ups plus agiles ou même géants des TIC. Pour plus de 20% des répondants, Apple et Google sont en effet perçus comme les menaces les plus sérieuses. Face à cette nouvelle concurrence et pour aider ses clients à ne pas se laisser distancer, Temenos a ouvert ses logiciels aux fournisseurs tiers. «Notre produit principal T24 a plus de 8000 APIs», confie le responsable stratégique de Temenos. Selon lui, si les banques désirent rester innovantes, voire se créer de nouvelles opportunités de revenus, elles ont besoin de s’ouvrir à des partenaires à même de développer des services inédits et des applications dans l’air du temps.

Le cloud, entre acceptation et crainte

L’enquête de l’éditeur helvétique a aussi mis en exergue un changement significatif de l'attitude des banques envers le cloud. Or, si neuf établissements sur dix exécutent aujourd’hui au moins une application basée sur le cloud, ils hésitent encore à y migrer des données sensibles et le cœur de leur système. La majorité des applications cloud dont se servent les banques sont ainsi des logiciels de messagerie et des outils collaboratifs. Head of Business Intelligence and Market Data de l’établissement privé EFG Bank, Pietro Di Gregorio admet que les CIO des banques ont conscience des avantages du cloud. Cependant, ils savent aussi qu’une part importante de leur clientèle n’est pas encore prête à voir ses données privées et financières stockées dans nuage. Ben Robinson et Pietro Di Gregorio sont néanmoins tous deux certains qu’à l’avenir, les infrastructures cloud seront aussi couramment déployées que désormais  les infrastructures virtualisées.

Kommentare

« Plus