Assistant de finances personelles

UBS dote son e-banking d’un PFM - les autres banques vont-elles suivre?

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UBS a ajouté un assistant de finances personnelles à sa plateforme e-banking. D’autres établissements suisses devraient suivre et déployer des logiciels PFM, tels que celui de la start-up zurichoise Contovista.

Au printemps 2012, notre rédaction avait rencontré Postfinance qui s’apprêtait à proposer à ses clients un outil en ligne de gestion des finances personnelles sous le nom d’e-cockpit. Le géant jaune faisait figure de pionnier dans le paysage bancaire suisse avec sa solution de Personal Finance Management (PFM) basée sur le logiciel Strands. «Nous sommes le leader en Suisse dans le domaine des paiements et le renforcement de cette position passe par le lancement de nouveaux services adaptés aux usages émergents», expliquait alors Armin Brun, Responsable de l’unité Marché et distribution de Postfinance.
En dépit d’avantages évidents pour la clientèle e-banking et de la promotion active de la solution Meniga par le fournisseur zurichois spécialisé Crealogix, l’initiative de Postfinance est restée isolée pendant plus d’un an sur le marché bancaire suisse. On a pu même se demander si ce marché allait voir le jour jusqu’à ce qu’UBS déploie fin 2013 sa propre solution PFM et la propose au sein de sa solution e-banking classique et mobile. 

PFM : un outil convivial pour gérer son budget

La solution proposée par UBS à ses clients rassemble les fonctionnalités typiques des outils PFM. Les clients peuvent catégoriser leurs transactions (recettes et dépenses) manuellement ou automatiquement et les visualiser de manières consolidée au moyen de divers graphiques conviviaux; on peut ainsi par exemple savoir facilement à combien s’élève l’ensemble des dépenses liées à son automobile, ou quelle part du budget du ménage annuel est consacrée aux loisirs. Les solutions PFM sont aussi à même d’anticiper les dépenses futures et le solde du compte, sur la base de l’historique des transactions. 
Si la grande banque s’est lancée dans l’aventure, c’est avant tout pour devancer que ses concurrentes et asseoir sa position. Pour Andreas Kubli, Head Multichannel Management & Digitization chez UBS, l’assistant personnel devrait renforcer la relation avec la clientèle, stimuler les ventes croisées et augmenter le share of wallet de chaque client – c’est-à-dire la part de ses avoirs gérés par la banque. En effet, pour bénéficier d’une vue globale sur leurs finances via l’assistant, les clients ont tout intérêt à rassembler leurs comptes dans le même établissement.

Un marché prometteur pour la start-up Contovista

Bien qu’ils n’en aient pas encore déployé, les concurrents d’UBS ont le PFM dans leur radar. «Lorsque nous présentons notre outil à des responsables bancaires, nous sommes étonnés de voir à quel point ils connaissaient parfaitement le concept et ses avantages», explique Gian Reto à Porta, CEO de Contovista. La start-up zurichoise qu’il a créée avec Nicolas Cepeda a développé une solution de PFM complète en marque blanche. Issus du monde bancaire, les deux fondateurs espèrent convaincre des banques cantonales, des banques de détail et des émetteurs de carte de crédit d’opter pour leur outil plutôt que pour un logiciel concurrent, et mettent en avant sa rapidité de déploiement – quatre à six mois, selon Gian Reto à Porta. Autre atout, le fait que la solution soit disponible en mode installé ou en mode SaaS, hébergée en Suisse – une condition imposée par la FINMA. Le fondateur insiste également sur la sécurité et la confidentialité de la plateforme cloud, qui reçoit et analyse des données transactionnelles anonymisées au préalable. Des arguments qui font mouche puisque trois proof-of-concept sont actuellement en cours avec des établissements suisses. Outre les banques, la jeune pousse est en contact avec des éditeurs bancaires suisses. «Ils savent que le PFM doit faire partie de leur roadmap», explique Gian Reto à Porta. Entre l’impulsion donnée par UBS, la disponibilité de solutions comme Contovista et la promotion du PFM par Crealogix, tout porte à penser que d’autres banques suisses se décideront cette année encore. «Si l’on est rapide, le PFM peut encore être un élément de différentiation pour une banque», conclut le CEO de Contovista.


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