Interview

Olivier Leuenberger, Epsitec: «Aucun concurrent ne se démarque particulièrement dans notre créneau en Suisse allemande»

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par Corine Fiechter

La société yverdonnoise Epsitec part à la conquête du marché alémanique avec ses logiciels de comptabilité Crésus. En entretien avec ICTjournal, son Directeur commercial Olivier Leuenberger détaille les projets de développement de l’éditeur.

Olivier Leuenberger, Directeur commercial de l’éditeur yverdonnois Epsitec. (Quelle: Epsitec)
Olivier Leuenberger, Directeur commercial de l’éditeur yverdonnois Epsitec. (Quelle: Epsitec)

Comment abordez-vous ce développement commercial Outre-Sarine?

La version alémanique de nos trois principaux produits – Crésus Comptabilité, Crésus Salaires et Crésus Facturation – a été lancée fin 2012, et nous recrutons actuellement des collaborateurs germanophones pour la vente et le support en Suisse allemande. Si nous comptons déjà quelque 400 clients alémaniques, la priorité est pour l’heure de nous faire connaître sur ce nouveau marché. Car en Suisse romande, ce sont avant tout les fiduciaires, voire nos clients eux-mêmes, qui nous recommandent. Aussi, nous attendons beaucoup des salons comme Topsoft ou Personal Swiss pour accroître notre notoriété Outre-Sarine.

Qui sont vos clients et quels sont vos objectifs à moyen terme?

Nos clients sont avant tout des PME, ainsi que des artisans, indépendants et associations. Concrètement, notre portefeuille va de petites organisations de moins de 20 collaborateurs, à des sociétés de 500 salariés environ. Actuellement, nous avons environ 25 000 clients en Suisse romande. Si l’on considère que la Suisse alémanique compte environ 300 000 PME et la Suisse romande 50 000, le potentiel de développement est énorme. D’ici cinq ans, nous espérons ainsi générer en Suisse alémanique un chiffre d’affaires équivalent à celui réalisé en Romandie, un marché sur lequel Crésus est présent depuis 20 ans, et que nous ne voulons pas négliger pour autant.

Ne craignez-vous pas la concurrence de plus grands éditeurs comme Sage ou Abacus?

Pas vraiment, car nous ne visons pas la même clientèle. Nos clients sont souvent de petites sociétés, qui veulent une solution à la fois simple, efficace et avantageuse, qui soit rapide à installer et nécessite le moins de gestion possible. Actuellement, Epsitec se classe au 5e rang des éditeurs de logiciels de comptabilité en Suisse, ex-aequo avec Winbiz qui opère dans le même créneau que nous. Un créneau dans lequel aucun concurrent ne se démarque particulièrement en Suisse allemande.

Allez-vous lancer de nouveaux produits, et comment gérez-vous les développements?

Nous allons très prochainement passer de la version 10.5 à la version 11 de nos trois logiciels Crésus. Celle-ci gagnera en ergonomie et inaugurera de nouvelles fonctionnalités, comme la possibilité d’associer un PDF à une écriture comptable par exemple. Certaines évolutions seront également liées au nouveau droit comptable introduit au 1er janvier de cette année, et que les entreprises devront appliquer d’ici au 1er janvier 2015. Nous travaillons étroitement avec des avocats-conseil pour tous les aspects touchant au cadre légal. Ainsi, il s’est par exemple avéré, lorsque nous avons développé la version alémanique de Crésus Salaires, qu’il existait moins de spécificités cantonales en la matière Outre-Sarine qu’en Suisse romande. D’un point de vue purement technique, tout le développement est fait en interne depuis nos bureaux d’Yverdon, qui comptent au total une vingtaine d’employés.

Allez-vous développer une offre cloud?

Depuis le début de cette année, nous proposons déjà une solution SaaS, ou plutôt CaaS: Cresus as a Service. La demande est bien réelle, et nous recevons chaque jour des demandes. Ceci étant, on note aussi un certain effet de mode. Difficile en effet de gérer une comptabilité sur un smartphone, et les comptables préfèrent souvent le pavé numérique d’un clavier à l’écran tactile d’une tablette. Pour nos clients, le cloud apporte notamment une plus-value en matière de sauvegarde, car cet aspect est parfois négligé au sein des petites organisations. L’impact en termes de maintenance est moins net, car l’effort de gestion (mises à jour etc.) d’un logiciel Crésus installé est quasi nul. Contrairement à certaines solutions cloud concurrentes, nous avons délibérément pris le parti de ne pas doter CaaS d’un accès direct aux données par la fiduciaire. En effet, nous estimons que notre option permettant au client de bloquer un exercice intermédiaire pour l’envoyer à sa fiduciaire, tout en continuant de travailler sur la suite de l’exercice, offrait plus de sécurité qu’un accès ouvert où différentes parties peuvent intervenir simultanément.

Avez-vous d’autres projets?

Oui. Nous sommes très proactifs au niveau du groupe de travail suisse de Swissdec. Swissdec est une plate-forme d’information pour la standardisation de l’échange électronique des données via les systèmes de comptabilité salariale. Crésus Salaires dispose déjà d’une interface permettant de communiquer avec cette plateforme qui est partiellement opérationnelle, et va continuer d’être développée. Ainsi, Swissdec va prochainement passer de la version 3 à la version 4.

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