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Scala: un langage de programmation suisse qui convainc les plus grands

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Développé à l’EPFL, le langage Scala séduit des sociétés comme Twitter, Linkedin, Foursquare, Siemens ou l’éditeur lausannois Crossing Tech. Les uns apprécient sa performance et son extensibilité, les autres sa concision et son élégance. Une success story qui n’en est sans doute qu’à ses débuts.

L’élégance et la concision de Scala font partie des avantages mis en avant par les développeurs.
L’élégance et la concision de Scala font partie des avantages mis en avant par les développeurs.

Créé à l’EPFL par Martin Odersky, le langage de programmation Scala séduit de plus en plus d’entreprises. Des sociétés du web comme Twitter, Foursquare et Linkedin, mais aussi d’autres secteurs, à l’instar de la française EDF, de Siemens et plus récemment du quotidien anglais The Guardian, ont toutes adopté à des niveaux divers un langage vanté pour sa concision, son élégance et son efficacité. Des qualités qui ont également convaincu l’éditeur suisse Crossing Tech, à tel point qu’il s’est installé au Parc Scientifique de l’EPFL pour être au plus près des concepteurs de Scala.

Performance et extensibilité

Le langage open source Scala est né en 2001 à l’EPFL et il en est actuellement à la version 2.8. A la tête de sa conception, le professeur Martin Odersky, désirait améliorer l’expérience de la programmation Java. Il décida à cette fin de créer un langage intégrant les vertus des techniques programmation orientée objet et fonctionnelles. Le nom Scala vient quant à lui de la grande extensibilité (scalability) du langage, qui supporte particulièrement bien le parallel processing. «Nous voulions créer un langage qui puisse être utile aussi bien aux petits programmes qu’aux très grands systèmes sans avoir à être adapté en cours de route» expliquait Martin Odersky en été 2009 dans une interview à Computerworld. Une caractéristique d’importance pour le réseau social Twitter, qui a entre autres utilisé Scala pour son système de file d’attente (queuing) qui traite à grande vitesse les millions de messages des abonnés. Un cas d’école qui a servi d’épreuve de vérité pour Scala et contribué à sa renommée.

Avantage business pour Crossing Tech

A Ecublens, l’éditeur Crossing-Tech mise lui aussi sur le langage de Martin Odersky. «Scala a été l’un des facteurs décisifs pour lancer notre Connectivity Factory » avance James Nauffray, Managing Director de la jeune société. Spécialisée dans le secteur financier, Crossing Tech édite une solution destinée à interfacer efficacement les systèmes hétérogènes, parfois vieillis, que l’on trouve dans l’environnement des banques. «Contrairement aux solutions d’intégration usuelles, notre outil n’ajoute pas une couche de complexité, mais se concentre sur la production de connecteurs versatiles et performants» explique le CEO qui a dirigé par le passé l’architecture IT chez Temenos. Outre la performance de Scala, c’est justement la vitesse de développement des connecteurs, qui a décidé la société à adopter ce langage, qui lui permet entre autres de mieux réutiliser des éléments déjà développés. Sans compter que la compatibilité du code avec Java et .Net est un élément décisif pour un éditeur spécialisé dans l’intégration. Grâce à ces divers atouts, la société est en mesure de produire en Suisse ses connecteurs standards ou spécifiques à des tarifs compétitifs.

Pour le plaisir de programmer

«Après avoir développé en Scala, retourner à Java équivaut à retourner à Windows après avoir utilisé un Mac» lâche Nicolas Jorand, en charge du développement chez Crossing Tech. Et il n’est pas le seul à apprécier la programmation en Scala. Chez Twitter et au Guardian, les programmeurs louent la richesse du langage et les possibilités d’expression qu’il offre. Beau, élégant, excitant, engageant sont parmi les adjectifs utilisés par les développeurs pour décrire le langage Scala grâce auquel «programmer devient un plaisir». Certains soulignent cependant que la liberté qu’offre Scala exige aussi une plus grande responsabilité de la part des programmeurs. La richesse de Scala le rend aussi relativement complexe et nécessite une phase d’apprentissage pour les habitués de Java et de .Net. Mais, une fois que les entreprises font le pas, la plupart étendent son utilisation à de nouveaux applicatifs. Un succès qui a incité Martin Odersky à lancer sa propre société, Scala Solutions, qui vient de décrocher 130 000 francs de fonds d’amorçage. L’objectif, fournir des outils et des services aux entreprises toujours plus nombreuses à utiliser Scala, par exemple pour faciliter la migration d’une version à une autre. Vous avez dit scalability?

 

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